Nelson alias "the Warrior"

Il suffit d’une rencontre pour que tout change…Et ce chaton en a eut trois!

Voici l’histoire de Nelson, alias « mon pti warrior », chaton trouvé au bord de la route début septembre. Malade, il a dû voir défiler de nombreuses personnes en voiture devant lui sans que quiconque ne lui prête d’attention. Mais il a suffi d’un ange pour que son destin bascule.

Amené en urgence au cabinet, cette boule de poils ne pesait que 850g. Il était terrorisé et son plus gros souci venait d’une respiration difficile. En retard de croissance, ses côtes étaient visibles à un point où on pouvait les compter. Je l’ai soigné, réchauffé et nourris pour le remettre d’aplomb.

 

Mais rien n’y faisait, il ne prenait pas de poids et sa respiration se détériorait. Je l’ai donc embarqué pour faire des examens complémentaires au cabinet de mon collègue, Dr Bomal à Heusy. Les radiographies et l’échographie nous a révélé une hernie diaphragmatique. Son diaphragme, normalement séparant le thorax et l’abdomen était déchiré, laissant passer les intestins à côté du cœur et empêchant les poumons de bien se remplir d’air. Cela était probablement dû à un choc avec une voiture. Mais comment avait-il survécu jusque là dans un tel état ?

Il fallait réparer cette déchirure au plus vite pour lui donner une petite chance de vivre. Vu sa petite taille et son mauvais état général, l’anesthésie était dangereuse. Mais nous n’avions pas le choix, la chirurgie était indispensable, c’était une question de vie ou de mort. Imaginez-vous, une veine de quelques millimètres à laquelle un cathéter devait être placé, une trachée de moins d’un centimètre qu’il fallait intuber pour lui fournir de l’oxygène, des médicaments trop puissants pour un si petit poids ! En plus de tout cela, s’ajoute la difficulté de la chirurgie, suturer une grande déchirure sur un diaphragme fragile dans un mini corps. M’étant déjà attaché à ce petit bout’chou, je lui ai chuchotté avant de l’endormir qu’il devait s’accrocher car je lui promettais de lui trouver une famille où il pourrait avoir pleins de câlins et vivre longtemps.

 

Quatre mains étaient indispensables pour relever ce défi, deux en chirurgie pour réparer et deux en anesthésie pour le maintenir en vie. Nous n’avions que peu de chance de réussir, mais ce petit warrior s’est accroché. Il restait cependant de très gros risques post-opératoires. Les sutures pouvaient lâchés, une infection était toujours possible et les dégâts aux alvéoles des poumons n’étaient pas évaluables. Nous lui avons donné sa chance de vivre, c’était maintenant à lui de continuer à se battre.

 

Pendant dix jours, petit warrior fut sous haute surveillance, épiant la moindre rechute. Mais il avait de la ressource ce petit et en seulement 5 jours il a dépassé le kilo. Il commençait à jouer et explorer le cabinet qui est devenu vite ennuyant tout seul. C’est alors qu’il fut pris d’amitié par mon chat Muffin. Ce dernier l’invitait au jeu, le lavait et s’en inquiétait quand il s’éloignait, un vrai papa ‘poule’.A la fin de cette période de surveillance, c’était gagné, le chaton pesait 1.2kg et respirait tout à fait normalement. Il courait partout, jouait comme un fou et commençait à faire des bêtises.

Mais un autre problème survint alors car Nelson commença à ne plus prendre du poids et ne mangeait plus. J’ai cru à une complication post-opératoire mais les examens montraient un diaphragme parfaitement à sa place. Des vomissements et de la diarrhée ont commencé et son état se dégradait d’heure en heure. Un ulcère se développa sur la langue, ce qui est douloureux chez le chat. Pendant 36 heures, il n’a rien avalé de lui-même et vomissait tout ce que je pouvais lui donner. Son poids était en chute libre et descendit à 830g. J’ai malgré tout continuer à le soigner et à le gaver toutes les 2 heures à l’aide d’une alimentation de convalescence. Petit à petit, les médicaments ont commencé à faire leur effet et les vomissements se sont arrêtés. Au bout de 3 jours intenses, petit Nelson a repris de la vigueur et a commencé à reprendre du poids. En 10 jours, il dépassa le kilo, retrouvait sa vigueur et sa joie de vivre.

 

Désormais, il était temps de trouver à ce petit warrior la famille qu'il méritait. La recherche ne fut pas longue car la gentille dame qui l'avait trouvé en rue, avait suivi de près toute son aventure et s'était pris d'amour pour lui. Après avoir repris complètement des forces et vacciné, le petit rescapé a rejoint un foyer où deux enfants s'occupent à merveille de lui. Il a même retrouvé son amoureuse "Titi" qu'il avait croisé au cabinet lors de ses premiers jours d'hospitalisation.